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au fils éloquent de Raghou : « Je n’ai plus ma science céleste ; je ne connais pas ta Mithilienne ; mais je pourrai t’indiquer un être qui doit la connaître, quand, de ce corps brûlé sur le bûcher, je serai passé dans mon ancienne forme.

« Tandis que le soleil marche encore avec son char fatigué, creuse-moi une fosse, Râma, et brûle-moi suivant les rites. »

À ces mots, les deux héros à la grande force, Râma et Lakshmana, élèvent sur la montagne un lit de gazons, y portent Kabandha sur leurs épaules, font sortir le feu du bois frotté contre le bois, déposent le tronc inanimé dans une fosse et se mettent à construire le bûcher par-dessus.

Alors, avec de grands tisons allumés, Lakshmana mit le feu de tous côtés à la pile de bois, et le bûcher flamboya entièrement. Le feu consuma lentement ce grand corps de Kabandha, pareil à une masse de beurre clarifié, et la moelle en fut cuite dans les os.

Soudain, secouant les cendres du bûcher, s’envola rapidement au sein des cieux le beau Danou, joyeux, paré de tous ses membres, regardant, comme un Dieu, sans cligner ses paupières et portant sur des habits sans tache une guirlande de fleurs cueillies sur l’arbre céleste Santâna. Autour de lui flottait sa robe lumineuse, immaculée ; et, tout radieux, illuminant de sa vive splendeur tous les points du ciel, il se tenait dans les airs sur un char attelé de cygnes, ravissant l’âme et les yeux.

L’être fortuné qui marchait dans les cieux et qui naguère était Kabandha : « Apprends, fils de Raghou, dit-il à Râma, qui doit un jour te rendre Sîtâ. Près d’ici est une rivière nommée Pampâ, dans son voisinage est un