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tout l’extérieur annonçait la fermeté d’âme, conçut aussitôt la pensée de couper les bras du colosse.

Aussitôt ces deux Raghouides, qui savaient le prix du temps et du lieu, dégainent leurs cimeterres et tranchent les deux membres à l’endroit où ils s’emboîtaient aux épaules. Râma, qui se trouvait à droite, coupa de son épée le bras droit et le sépara de l’épaule, tandis que le héros Lakshmana vivement abattit le bras gauche. Le grand Asoura au corps de géant tomba, ses deux bras coupés, remplissant de ses cris, comme un nuage orageux, la terre, le ciel et tous les points cardinaux. Ensuite, inondé de sang, mais joyeux à la vue de ses bras coupés, le Démon interroge ainsi les deux héros : « Qui êtes-vous ? »

À la question de ce torse mutilé, Lakshmana, aux signes heureux, à la vigueur immense, répondit en ces termes : « Ce guerrier-ci est l’héritier d’Ikshwâkou ; sa renommée est grande ; il se nomme Râma : sache que moi, je suis Lakshmana, son frère puîné. Tandis que ce héros, égal aux Dieux pour la puissance, habitait dans la forêt déserte, un Rakshasa lui a ravi son épouse, et Râma vient ici la chercher. Mais toi, qui es-tu ? Ou pourquoi demeures-tu en ces bois, tronc épouvantable par tes jambes tronquées et ta bouche enflammée au milieu du ventre ? »

Plein d’une joie suprême à ces mots de Lakshmana, car il se rappelait alors ce qu’Indra jadis lui avait dit, Kabandha fit cette réponse : « Héros, soyez tous deux les bienvenus ! c’est ma bonne fortune qui vous amena dans ces lieux ! c’est ma bonne fortune qui vous inspira de me trancher ces deux bras, semblables à des massues !

« Dévoré par la faim, dans ma vertu éteinte, je ne fai-