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père des créatures, les Dieux, les Rishis, les mânes des ancêtres et les Gandharvas s’en retournèrent, comme ils étaient venus, dans leurs palais du triple ciel.

« Ensuite, bruyante comme le tonnerre de la foudre, s’éleva la voix des vigoureux fils de Sagara, occupés à fouir la terre. Ayant fouillé entièrement ce globe et décrit un pradakshina autour de lui, tous les Sagarides s’en vinrent à leur père et lui dirent ces paroles :

« Nous avons parcouru toute la terre et fait un vaste carnage d’animaux aquatiques, de grands serpents, de Daityas, de Dânavas, de Rakshasas ; et cependant nulle part, ô roi, le perturbateur de ton sacrifice ne s’est offert à nos yeux. Que veux-tu, père chéri, que nous fassions encore ? Réfléchis là-dessus, et donne-nous tes ordres. »

« Alors Sagara se mit à songer, et fit cette réponse à ce discours de tous ses fils : « Cherchez de nouveau mon cheval, creusez même ces régions infernales, et, quand vous aurez saisi le ravisseur de mon coursier, revenez enfin, couronnés du succès. »

« À ces mots de leur auguste père, les soixante mille fils de Sagara courent de tous les côtés aux régions infernales.

« Mais, tandis qu’ils travaillent de toutes parts à creuser la terre, voici qu’ils aperçoivent devant eux l’auguste Nârâyana et le cheval, qui se promène en liberté auprès de ce Dieu, nommé aussi Kâpila. À peine ont-ils cru voir en Vishnou le ravisseur du cheval, que, tout furieux, ils courent sur lui avec des yeux enflammés de colère, et lui crient : « Arrête ! arrête là ! »

« Alors ce magnanime, infini dans sa grandeur, envoie sur eux un souffle de sa bouche, qui rassemble tous les fils de Sagara et fait d’eux un monceau de cendres. »