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« En effet, d’une vigueur augmentée par la colère, tous ces hommes eurent bientôt déchiré soixante mille yaudjanas carrés du globe jusqu’aux voûtes des régions infernales.

« Ainsi, creusant de tous côtés la terre, ces fils du roi avaient parcouru le Djamboudwîpa, c’est-à-dire l’Inde, hérissé de montagnes.

« Ensuite, les Dieux avec les Gandharvas, avec le peuple même des grands serpents, courent, l’âme troublée, vers l’aïeul suprême des créatures, et, s’étant prosternés devant lui, tous les Souras, agités d’une profonde épouvante, adressent au magnanime Brahma les paroles suivantes : « Heureuse Divinité, toute la terre est creusée en tous lieux par les fils de Sagara, et ces vastes fouilles causent une destruction immense des créatures vivantes. « Voici, disent-ils, ce Démon, perturbateur de nos sacrifices, le ravisseur du cheval ! » et, parlant ainsi, les fils de Sagara détruisent l’une après l’autre toutes les créatures. Informé de ces troubles, Dieu, à la force puissante, daigne concevoir un moyen dans ta pensée, afin que ces héros, qui cherchent le cheval dévoué au sacrifice, n’ôtent plus à tous les animaux une vie qu’ils ont reçue de toi. »

« À ces mots, le suprême aïeul des créatures répondit en ces termes à tous les Dieux tremblants d’épouvante : « Le ravisseur du cheval est ce Vasoudéva-Kapila, qui soutient seul tout l’univers et de qui l’origine échappe à toute connaissance. S’il a dérobé la victime, c’est parce qu’il en avait jadis vu dans l’avenir ces conséquences : le déchirement de la terre et la perte des Sagarides à la force immense : voilà quel est mon sentiment. »

« Après qu’ils eurent entendu parler ainsi l’antique