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mensonge, amie de la cruauté, tu brûleras dans l’épouvantable Naraka sur le feu de ton action ! »

À peine Djatâyou eut-il achevé ces belles paroles, que le robuste volatile se précipita avec impétuosité sur le dos même du Rakshasa. Il déchira tout l’entre-deux des épaules du monstre aux dix têtes avec ses ongles perçants et semblables aux aiguillons du cornac. Le bec et les serres de l’oiseau couvraient de blessures et mettaient le noctivague en morceaux. Saisi par les ongles acérés, le Démon s’agitait de tous les côtés, comme un éléphant se remue avec impatience, quand le conducteur est monté dessus et lui fait sentir sa pointe. Avec ses griffes, le roi des oiseaux lui sillonna tout le dos ; avec ses griffes et les blessures de son bec tranchant, Djatâyou laboura le cou entièrement. Avec les armes que lui donnaient son bec, ses pattes crochues et ses grandes ailes, il arracha les rudes cheveux du monstre et lui fit sentir la douleur dans tous les yeux de ses dix têtes.

Enfin, le noctivague prit la Vidéhaine à son flanc gauche et se mit lestement à frapper de sa main droite le volatile avec fureur. De son côté, enflammé de colère, Djatâyou, blessant à coups redoublés avec les serres, le bec et les ailes, fit passer Râvana dans cette guerre à la couleur éclatante d’un açoka en fleurs. Mais le vigoureux Daçagrîva furieux, s’armant de ses poings et de ses pieds, abandonne la Vidéhaine et fait pleuvoir une grêle de coups sur le roi des vautours.

Ce nouveau combat entre ces deux athlètes d’une force prodigieuse, ne dura qu’un instant. En effet, Râvana, dégagé, leva son épée, il perça le flanc, il coupa les deux pieds, il trancha les deux ailes de l’oiseau, qui luttait si vaillamment pour la cause de Râma. Ses ailes abattues