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les Nâgas eux-mêmes n’ont pu se glisser dans cette auguste cérémonie ; car ce sont les grands rishis qui veillent sur mon sacrifice. Qui que ce soit des êtres divins qui, sous la forme d’un serpent, s’est emparé du cheval, vous, mes fils, voyant avec une juste colère ce défaut jeté dans les cérémonies introductives de mon sacrifice, allez, soit qu’il se cache dans les enfers, soit qu’il se tienne au fond des eaux, allez, dis-je, le tuer, ramenez-moi le cheval, et puisse le bonheur vous accompagner !

« Fouillant jusque dans les humides guirlandes de la mer et creusant le globe entier avec de longs efforts, cherchez tant que vous ne verrez point le cheval s’offrir enfin à vos yeux. Que chacun de vous brise un yaudjana de la terre ; allez tous en vous suivant ainsi les uns les autres, selon cet ordre, que je vous impose, de chercher avec soin le ravisseur de notre cheval.

« Quant à moi, lié par les cérémonies préliminaires de mon sacrifice, je me tiendrai ici, accompagné de mon petit-fils et des prêtres officiants, jusqu’au temps où le bonheur veuille que vous ayez bientôt découvert le coursier. »

« Dès que Sagara eut ainsi parlé, ses fils, Râma, exécutèrent, d’une âme joyeuse, l’ordre paternel et se mirent aussitôt à déchirer la terre. Ces hommes héroïques fendent le sein du globe, chacun l’espace d’un yaudjana, avec une vigueur et des bras égaux à la force du tonnerre. — Ainsi brisée à coups de bêches, de massues, de lances, de hoyaux et de pics, la terre pousse comme des cris de douleur. — Il en sortait un bruit immense de Nâgas, de serpents aux grandes forces, de Rakshasas et d’Asouras ou tués ou blessés.