il ne pouvait en détacher son regard, absorbé dans la contemplation d’un charme fascinant le cœur et les yeux. Percé d’une flèche de l’amour, le Démon nocturne à l’âme corrompue s’avança en récitant les prières du Véda vers la Mithilienne au torse vêtu de soie jaune, aux grands yeux de nymphéas épanouis. Râvana s’étendit dans un long discours à cette femme, le corps tout resplendissant comme une statue d’or ; elle, au-dessus de qui nulle beauté n’existait dans les trois mondes et qu’on aurait pu dire Çrî même sans lotus à la main. Le monarque des Rakshasas adressa donc ses flatteries à la princesse aux membres tout rayonnants :
« Femme au charmant sourire, aux yeux charmants, au charmant visage, cherchant à plaire et timide, tu brilles ici d’un vif éclat, comme un bocage en fleurs ! Qui es-tu, ô toi, que ta robe de soie jaune fait ressembler au calice d’une fleur dorée, et que cette guirlande portée de lotus rouges et de nymphéas bleus rend si charmante à voir ? Es-tu la Pudeur,… la Gloire,… la Félicité,… la Splendeur ou Lakshmî ? Qui d’elles es-tu, femme au gracieux visage ? Es-tu l’Existence elle-même,… ou la Volupté aux libres allures ? Que tu as les dents blanches, polies, égales, bien enchâssées, femme à la taille ravissante ! Tes gracieux sourcils sont bien disposés, ma belle, pour l’ornement des yeux. Tes joues, dignes de ta bouche, sont fermes, bien potelées, assorties au reste du visage : elles ont un brillant coloris, une exquise fraîcheur, une coupe élégante, et rien n’est plus joli à voir, femme chérie à la figure enchanteresse. Tes oreilles charmantes, revêtues d’un or épuré, mais ornées davantage par leur beauté naturelle, ont une courbe dessinée suivant les plus justes proportions. Tes mains bien faites sont