Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/30

Cette page a été validée par deux contributeurs.

apprendre : que cette faveur accordée soit pour nous une vérité complète ! »

« À ces mots, l’excellent anachorète de répondre aux deux femmes cette parole bienveillante : « J’abandonne cela à votre choix. Demandez-moi ce que vous souhaitez : chacune de vous obtiendra l’objet de son désir : celle-ci un seul fils avec une longue descendance, celle-là beaucoup de fils, qui ne laisseront aucune postérité. »

« D’après ces paroles du solitaire, la belle Kéçini demanda et reçut le fils unique, Râma, qui devait propager sa race. La sœur de Garouda, Soumalî, la seconde épouse, obtint le don qu’elle avait préféré, vaillant fils de Raghou, les illustres enfants au nombre de soixante mille. Ensuite, le roi salua Bhrigou, le plus vertueux des hommes vertueux, en décrivant un pradakshina autour du saint anachorète, et s’en retourna dans sa ville, accompagné de ses deux femmes.

« Quand il se fut écoulé un assez long temps, la première des épouses mit au monde un fils de Sagara : il fut nommé Asamandjas. Mais l’enfant à qui Soumati donna le jour, noble Raghouide, était une verte calebasse : elle se brisa, et l’on en vit sortir les soixante mille fils.

« Les nourrices firent pousser la petite famille en des urnes pleines de beurre clarifié, et tous, après un laps suffisant d’années, ils atteignirent dans cette couche au temps de l’adolescence. Les soixante mille fils du roi Sagara furent tous égaux en âge, semblables en vigueur et pareils en courage.

« L’ainé de ces frères, Asamandjas fut banni par son père de la ville, où ce héros exterminateur des ennemis s’appliquait à nuire aux citadins. Mais Asamandjas eut