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Gangâ, de qui tu vois les ondes, noble enfant de Raghou, est la fille aînée de l’Himalaya ; la seconde fille du mont sacré fut appelée Oumâ.

« Ensuite les Immortels, ambitieux d’une si brillante union, sollicitèrent la main de la belle Gangâ, et le Mont-des-neiges, suivant les règles de l’équité, voulut bien leur donner à tous en mariage cette déesse, l’aînée de ses filles, la riche Gangâ, ce grand fleuve, qui marche à son gré dans ses voies pour la purification des trois mondes.

« Puis, les Dieux, dont cet hymen avait comblé tous les vœux, s’en vont de chez l’Himalaya, comme ils y étaient venus, ayant reçu de lui cette noble Gangâ, qui parcourt les trois mondes dans sa longue carrière.

« Celle qui fut la seconde fille du roi des monts, Oumâ s’est amassé un trésor de mortifications : elle a, fils de Raghou, embrassé une austère pénitence pour accomplir un vœu difficile. Çiva même a demandé sa main, et le mont sacré a marié avec le Dieu cette nymphe, à qui le monde rend un culte et que ses rudes macérations ont élevée jusqu’à la cime de la perfection. »

Quand cet anachorète, commodément assis, eut mis fin à son discours, Râma, joignant les mains, adressa au magnanime Viçvâmitra cette nouvelle demande : « Il n’y a pas moins de mérite à écouter qu’à dire, saint brahme, l’histoire que tu viens de conter : aussi désiré-je l’entendre avec une plus grande extension. Pour quelle raison la nymphe Gangâ roule-t-elle ainsi dans trois lits, et vient-elle se répandre au milieu des hommes, elle qui est le fleuve des Dieux ? Quels devoirs a-t-elle, cette nymphe, si versée dans la science des vertus, à remplir dans les trois mondes ? »