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et les principaux des Gandharvas, et les célestes chœurs des Apsaras.

Alors que le Démon à la bouillante audace, Khara, fut arrivé dans le voisinage de sa chaumière sainte, Râma vit avec son frère les sinistres augures. Et l’aîné des Raghouides tint à l’autre ce langage :

« Héros, nous tenons sous la main une victoire et l’ennemi sa défaite, car mon visage est serein, et tu vois comme il brille ! Mais, dans cette conjoncture, il est d’un homme sage, Lakshmana, d’aviser aux possibilités futures, comme s’il avait à craindre une infortune. Prends donc, armé de ton arc et tes flèches à la main, prends Sîtâ et cours la mettre à couvert dans un antre de la montagne, environné d’arbres et d’un accès difficile. Reste là, bien muni d’armes, avec la princesse du Vidéha : ainsi, l’horrible terreur des événements qui sont encore dans le futur n’ira pas y troubler tes yeux. »

À ces mots de son frère, Lakshmana prend aussitôt son arc et ses flèches ; puis, accompagné de Sîtâ, il se rend vers la caverne d’un accès impraticable. À peine Lakshmana fut-il entré dans la grotte avec Sîtâ : « Bien ! » dit Râma, qui attacha alors solidement sa cuirasse. Dès que le vaillant Raghouide fut paré de cette armure aussi brillante que le feu, il resplendit à l’égal du soleil, qui vient à son lever de chasser les ténèbres.

De tous côtés, l’armée de ces mauvais Génies se montrait également pleine de bannières, de cottes maillées, d’épouvantables armes, et poussant de profondes clameurs.

Dans ce moment le Kakoutsthide, promenant ses yeux de tous les côtés, vit les bataillons des Rakshasas arrivés en face de lui pour le combat. Son arc empoigné dans une