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dit un adage répété de bouche en bouche dans l’univers : la conduite que Bharata mène est à rebours du proverbe. Comment, roi des enfants de Manou, comment Kêkéyî, notre mère, elle, qui a pour fils le vertueux Bharata, elle, qui eut pour époux Daçaratha, peut-elle être ce qu’elle est ? »

Dans le temps que sa tendre amitié inspirait ces paroles au juste Lakshmana, son frère, de qui l’âme fuyait toujours la médisance, l’interrompit en ces termes : « Tu ne dois pas, mon ami, infliger ton blâme devant moi à cette mère, qui tient le milieu entre les nôtres : ne parle ici que de Bharata, le noble chef des Ikshwâkides. »

Tandis qu’il parlait ainsi, le Kakoutsthide arriva sur les bords de la Godâvarî : il accomplit dans cette rivière ses ablutions avec son jeune frère et son épouse.

Quand il eut, suivant les rites, satisfait d’une libation les Dieux et les Mânes, il adora avec elle et Lakshmana le soleil, qui se levait à l’horizon.

Dès que Râma eut terminé ses ablutions avec son épouse et le fils de Soumitrâ, il quitta cette rive de la Godâvarî et revint à son ermitage. Là donc, assis dans sa chaumière, entre Sîtâ et Lakshmana, son frère, il s’entretint avec eux sur différentes matières. Tandis que ce magnanime causait avec le Soumitride, le roi des vautours se présenta et dit ces paroles au noble fils de Raghou :

« Héros à la grande fortune, à la grande force, aux grands bras, au grand arc, je te dis adieu, ô le meilleur des hommes ; je retourne en ma demeure. Il te faut apporter ici une continuelle attention à l’égard de tous les êtres, fils de Raghou ! j’ai envie, vaillant meurtrier des ennemis, j’ai envie de revoir mes parents et mes amis. Quand j’aurai vu tous ceux que j’aime, ô le plus grand