charmante, jolie à voir, tout à fait ravissante. Ensuite, le beau Lakshmana descendit à la rivière de Godâvarî, se baigna, y cueillit des fleurs et se hâta de revenir.
Alors, quand il eut consacré une offrande de fleurs et sacrifié dans le feu suivant les rites, il fit voir l’ermitage construit au noble enfant de Raghou. Celui-ci vint avec Sîtâ, vit la hutte de feuilles, délicieux ermitage, et cette vue lui causa une joie suprême. Dans son enchantement, il étreignit Lakshmana de ses deux bras, et lui tint ce langage doux, ravissant l’âme et débordant même d’une vive affection : « Je suis charmé que tu aies déjà fait un si grand ouvrage : reçois donc maintenant cet embrassement de moi comme un présent d’amitié. Nos ancêtres, mon ami, seront tous sauvés par toi, bon fils, instruit dans le devoir, la reconnaissance et la vertu. »
Après qu’il eut parlé en ces termes à Lakshmana, de qui l’attachement redoublait sa félicité, le héros équitable de Raghou, en compagnie de son épouse et de son frère, habita quelque temps ces lieux riches de fruits et parés de fleurs, comme un second Indra au sein d’un autre paradis.
Tandis que le pieux Daçarathide coulait dans la forêt de pénitence une vie heureuse, l’automne expira et l’hiver amena sa bien-aimée saison. Un jour, s’étant levé pour ses ablutions au temps où les clartés du matin commencent à blanchir la nuit, il descendit à la rivière de Godâvarî. Le fils de Soumitrâ, son frère, le front incliné, une cruche à la main, le suivait par derrière avec Sîtâ : « Voici arrivée, seigneur, dit alors celui-ci, une saison qui te fut toujours agréable, où l’année brille, comme parée de ses plus nombreuses qualités.