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nommée Vinatâ, et d’elle naquirent deux fils, Garouda et le cocher du soleil, Arouna.

« Je suis né de ce Garouda avec mon frère aîné Sampâti : sache, dompteur invincible des ennemis, que je suis Djatâyou, le petit-fils de Çyénî. Je serai, si tu le désires, ton fidèle compagnon ; et je défendrai Sîtâ dans ces bois, quand Lakshmana et toi vous serez absents. »

« Soit ! dit le prince anachorète, accueillant son offre ; puis il embrassa joyeux ce roi des volatiles, car il avait ouï raconter mainte et mainte fois l’amitié de son père avec Djatâyou. Alors ce héros, plein de vigueur, ayant confié Sîtâ la Mithilienne à sa garde, continua de marcher vers l’ermitage de Pantchavatî en compagnie de l’oiseau Djatâyou à la force sans mesure.

Quand Râma eut mis le pied dans la Pantchavatî, repaire des animaux carnassiers de toutes les sortes, il dit à Lakshmana, son frère, à la splendeur enflammée :

« Voici un lieu joli, fortuné, couvert de jeunes arbres tout en fleurs : veuille bien nous bâtir ici, bel ami, un ermitage comme il faut ! Non loin se montre, festonnée de lotus aux senteurs les plus douces et brillants à l’égal du soleil, cette pure et charmante rivière de Godâvarî, pleine d’oies et de canards, embellie par des cygnes et troublée çà et là par ces troupeaux de gazelles, à moyenne distance.

« Cette forêt est pure, elle est charmante, elle a mille qualités ! Fils de Soumitrâ, nous habiterons ici avec l’oiseau, notre compagnon. »

À ces mots, Lakshmana eut bientôt fait à son frère une très-jolie chaumière de sa main, qui terrasse les héros des ennemis. Intelligent ouvrier, il bâtit pour le noble héritier de Raghou une grande cabane de feuillages