ton père telle qu’il te l’a dite. Ton histoire m’est connue entièrement, jeune homme sans péché, grâces au pouvoir acquis par ma pénitence non moins qu’à mes liens d’amitié avec Daçaratha.
« Tu vois ce grand bois de bassins à larges feuilles : il vous faut marcher au septentrion de cette forêt et diriger vos pas vers ce banian. De là, quand vous serez parvenus sur les hauteurs de cette montagne, qui n’en est pas très-loin, vous y trouverez ce lieu, qu’on appelle la Pantchavatî, bocage fleuri d’une manière toute céleste. »
Aussitôt Râma, auquel Agastya avait tenu ce langage, de lui rendre avec Lakshmana les honneurs dus et d’offrir tous deux leurs adieux au solitaire, de qui la bouche était celle de la vérité. Puis, l’un et l’autre Kakoutsthide, ayant reçu congé de lui, se prosternent à ses pieds et partent avec Sîtâ, impatients d’arriver au lieu qu’ils doivent habiter.
Or, dans ces entrefaites, le grand vautour, fameux sous le nom de Djatâyou, s’approcha du pieux Raghouide en marche vers Pantchavatî, et, d’une voix gracieuse, douce, affectueuse : « Mon enfant, lui dit-il, apprends que je suis l’ami du roi Daçaratha, auquel tu dois le jour. » Le noble exilé, sachant qu’il était l’ami de son père, lui rendit ses hommages et lui demanda, plein de modestie, s’il jouissait d’une santé prospère. Ensuite Râma lui dit, stimulé par la curiosité : « Raconte-moi ton origine, mon ami ; dis-moi quelle est ta race et ta lignée. »
À ces mots, le plus éminent des oiseaux : « Çyénî mit au monde une fille avec d’autres enfants mâles : elle fut