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nâbha, qui n’avait pas de postérité mâle, célébra un sacrifice solennel pour obtenir un fils. Tandis que les prêtres vaquaient à cette cérémonie, le fils de Brahma, Kouça lui-même apparut et tint ce langage au roi Kouçanâbha, son fils :

« Il te naîtra bientôt un fils égal à toi, mon fils ; il sera nommé Gâdhi, et par lui tu obtiendras une gloire éternelle dans les trois mondes. »

« Aussitôt que Kouça eut adressé, noble Râma, ces paroles au roi Kouçanâbha, il disparut soudain, et rentra dans l’air, comme il en était sorti. Après quelque temps écoulé, ce fils du sage Kouçanâbha vint au monde : il fut appelé Gâdhi ; il acquit une haute renommée, il signala sa force égale à celle de la vérité. Ce Gâdhi, qui semblait la justice en personne, fut mon père ; il naquit dans la famille de Kouça ; et moi, vaillant Raghouide, je suis né de Gâdhi.

« Gâdhi eut encore une fille, ma sœur cadette, Satyavatî, bien digne de ce nom[1], femme chaste, qu’il donna en mariage à Ritchika. Quand cette branche éminemment noble du tronc antique de Kouça eut mérité, par son amour conjugal, d’entrer avec son époux au séjour des Immortels, son corps fut changé ici en un grand fleuve.

« Oui ! ma sœur est devenue ce beau fleuve aux ondes pures, qui descend du Swarga ou du Paradis sur le mont Himalaya pour la purification des mondes.

« Depuis lors, content, heureux, fidèle à mon vœu, j’habite, Râma, sur les flancs de l’Himalaya, par amour

  1. Satyavat, au féminin, satyavati, veut dire qui possède la vérité.