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soit en pâte, soit en poudre fine, ou des amas de choses propres à nettoyer les dents, à les rendre blanches, à les faire d’une rayonnante pureté.

Là étaient aussi des miroirs luisants, des bouquets de toute espèce, des souliers et des pantoufles par milliers de paires, des collyres, des peignes, des rasoirs, toute sorte d’ombrelles, des cuirasses admirables, des sièges et des lits variés. Il y avait des étangs pleins d’eau pour l’abreuvoir des chameaux, des ânes, des éléphants et des chevaux : il y avait des étangs pour s’y baigner en des tîrthas semés de nymphéas azurés, de magnifiques nélumbos, et lisérés d’herbes tendres, couleur du lapis-lazuli bleu.

Tandis qu’ils s’amusaient ainsi dans le délicieux ermitage de l’anachorète, comme les Immortels dans les bocages du Nandana, cette nuit s’écoula tout entière. Aussitôt, et les rivières, et les Gandharvas, et les nymphes célestes prirent congé de Bharadwâdja et s’en retournèrent tous comme ils étaient venus.


Quand Bharata eut passé là-même cette nuit avec sa suite, il vint trouver Bharadwâdja au moment opportun et s’inclina devant l’anachorète, qui lui avait donné l’hospitalité. Le rishi, qui venait de verser dans son feu sacré les oblations du matin, ayant vu Bharata, qui se tenait devant lui ses mains jointes, adressa les paroles suivantes à ce jeune tigre des hommes : « Cette nuit s’est-elle écoulée, mon fils, doucement ici pour toi ? Ton peuple est-il entièrement satisfait de mon hospitalité ? Dis-le moi, jeune homme pur de tout péché. »

Au saint, qui était sorti de son ermitage dans le nimbe de son éclat suprême, Bharata, les deux paumes de ses