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reux swastika[1]. Dans ce navire s’embarquèrent, et Bharata, et Çatroughna d’une force immense, et Kâauçalyâ, et Soumitrâ, et les autres épouses du feu roi.

Abordés sur la rive opposée, les bateaux débarquent leur monde et reviennent au bord citérieur, où les parents et les serviteurs de Gouha remplissent de nouveaux passagers et font repartir les carènes aux membres peints. Les cornacs, montés sur les éléphants, poussent vers le Gange ces énormes quadrupèdes, et, portant leur enseigne déployée, ceux-ci paraissent dans la traversée du fleuve comme des montagnes flottantes, sur la cime desquelles ondule un drapeau.

Quand Bharata eut traversé le Gange avec son infanterie, avec ses troupes montées, il dit, sous l’approbation du pourohita, ces paroles à Gouha : « Par quelle région nous faut-il gagner la contrée où se tient l’ermite enfant de Raghou ? Indique-moi le chemin, Gouha, toi qui as toujours vécu au milieu de ces forêts. »

Ces paroles entendues, Bharata eut cette réponse de Gouha, pour qui l’endroit habité par le pieux Raghouide était une chose bien connue : « À partir d’ici, noble fils de Kakoutstha, va droit à la grande forêt du confluent, toute remplie par les multitudes variées des oiseaux, encombrée de feuilles tendres et vertes, qui tombent rompues sous le pied des habitants de l’air ; bois, semé de

  1. C’est une figure mystique, assez ressemblante à deux Z redressés, qui se croisent l’un sur l’autre et se coupent à angle droit. Cet emblème a fait un grand chemin dans toute l’antiquité, car on le trouve sur des vases étrusques, des glyptes égyptiens et même des pierres sépulcrales dans les catacombes de Rome.