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rissé de joie, répondirent à Bharata, qui tenait un langage si bien assorti au devoir : « Daigne Çri, appelée d’un autre nom Padmâ, te protéger, toi, digne enfant de Raghou, qui nous fais entendre ces paroles et qui veux rendre la couronne à ton frère aîné ! »

Joyeux de ce discours plein de sens, qu’ils avaient ouï de ses lèvres, les conseillers et les membres de l’assemblée dirent aussi à Bharata : « Ô toi, le plus noble des hommes, toi, que le peuple environne de son amour, nous allons, suivant tes ordres, commander à des corps d’ouvriers qu’ils se hâtent d’aplanir la route. »


Ensuite, dans chaque maison, toutes les épouses des guerriers se hâtent de faire leurs adieux à ceux qui doivent marcher dans cette excursion, et chacune presse vivement le départ de son époux. Bientôt les généraux viennent annoncer que l’armée est déjà prête avec ses hommes de guerre, ses chevaux, ses voitures attelées de taureaux et ses admirables chars légers. À cette nouvelle que l’armée attend, Bharata, en présence du vénérable anachorète : « Fais promptement avancer mon char ! » dit-il à Soumantra, debout à son côté. À peine eut-il reçu l’ordre, que celui-ci mettant à l’exécuter promptitude et vigueur, prit le véhicule et revint avec le char, attelé des coursiers les plus magnifiques.

Bharata dit alors : « Lève-toi promptement, Soumantra ! va ! fais sonner le rassemblement de mes armées ! Je veux ramener ici Râma, ce noble ermite des bois, en ménageant toutefois ses bonnes grâces. »

Ensuite le beau jeune prince, conduit par le désir de revoir enfin Râma, se mit en route, assis dans un char superbe, attelé de chevaux blancs. Devant lui s’avançaient