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terre ne doit pas être plaint. Veuille bien t’occuper de ses funérailles avec un esprit calme. Les parents et les amis, qui pleurent d’une affection désolée, ne font-ils pas tomber du ciel par la chute de ces larmes, fils de Raghou, l’homme à qui ses vertus avaient mérité le Swarga ? »

À ces mots de Vaçishtha, Bharata, qui n’ignorait pas le devoir, Bharata, le plus éloquent des êtres qui ont reçu la voix en partage, secoua ce trop vif chagrin et répondit en ces termes : « Cet amour si fort de mon cœur à l’égard de mon père me trouble en quelque sorte jusqu’à la démence. Néanmoins, fortifié par les sages conseils de vos saintetés, mes vénérables institutrices, je dépose mon chagrin et je vais célébrer, comme il faut, les obsèques de mon père. »


Quand cette nuit fut écoulée, les poëtes de la cour et les bardes officiels de réveiller Bharata dans le sommeil et de chanter ses louanges avec une voix mélodieuse. Soudain les tambours sont battus à grand bruit, et, d’un autre côté, le souffle des musiciens fait résonner une foule de conques et de flûtes aux harmonieux concerts. Le bruit des instruments à la voix si grande qu’elle remplissait, pour ainsi dire, toute la ville, réveilla Bharata, l’âme encore dans le trouble du chagrin.

Aussitôt, arrêtant ces bruyants accords, Bharata de crier à ces réveilleurs officiels : « Je ne suis pas le roi ! » Ensuite, il dit à Çatroughna : « Vois, Çatroughna, quel écrasant déshonneur Kêkéyî a fait tomber sur ma tête innocente par cette action blâmée dans tout l’univers ! La couronne impériale, que le droit de sa naissance avait mise au front de mon père, flotte incertaine maintenant