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âme attentive, quand soudain éclata dans l’air un bruit immense et tel que l’on entend le sombre nuage tonner au sein des cieux dans la saison des pluies.

Alors, voici que se précipitent dans l’ermitage, et Mârîtcha, et Soubâhou, et les serviteurs de ces deux rakshasas, déployant toute la puissance de leur magie.

Aussitôt que, de ses yeux beaux comme des lotus, Râma les vit accourir, faisant pleuvoir un torrent de sang : « Vois, Lakshmana, dit-il à son frère, vois Mârîtcha, qui vient, suivi de son cortège, avec sa voix de bruyant tonnerre, et Soubâhou, le rôdeur nocturne. Regarde bien ! ces Démons noirs, comme deux montagnes de collyre, vont disparaître à l’instant même devant moi, tels que deux nuages au souffle du vent ! »

À ces mots, l’habile archer tira de son carquois la flèche nommée le Trait-de-l’homme, et, sans être poussé d’une très vive colère, il décocha le dard en pleine poitrine de Mârîtcha.

Emporté jusqu’au front de l’Océan par l’impétuosité de cette flèche, Mârîtcha y tomba comme une montagne, les membres agités par le tremblement de l’épouvante.

Ensuite, le rejeton vaillant de Raghou choisit dans son carquois le dard nommé la Flèche-du-feu ; il envoya ce trait céleste dans la poitrine de Soubâhou, et le rakshasa frappé tomba mort sur la terre.

Puis, s’armant avec la Flèche-du-vent et mettant le comble à la joie des solitaires, le descendant illustre de Raghou immola même tous les autres Démons. Après ce carnage, Viçvâmitra avec toute la communauté des anachorètes, s’approcha du jeune guerrier, et lui décerna les honneurs, les félicitations, les présents, que méritait sa victoire :