tion en l’ineffable nain. Voici le lieu où grâce à ton courage, héros, fils du plus grand des hommes, tu dois immoler ces deux rakshasas qui mettent des obstacles à mon sacrifice. »
Ensuite Râma, ayant habité là cette nuit avec Lakshmana et s’étant levé à l’heure où blanchit l’aube, se prosterna humblement pour saluer Viçvâmitra.
Alors ce guerrier, de qui la force ne trompe jamais, Râma, qui sait le prix du lieu, du temps et des moyens, adresse à Viçvâmitra ce langage opportun : « Saint anachorète, je désire que tu m’apprennes dans quel temps il me faut écarter ces Démons nocturnes qui jettent des obstacles dans ton sacrifice. »
Ravis de joie à ces paroles, aussitôt Viçvâmitra et tous les autres solitaires de louer Râma et de lui dire : « À partir de ce jour, il faut, Râma, que tu gardes pendant six nuits, dévoué entièrement à cette veille continue ; car une fois entré dans les cérémonies préliminaires du sacrifice, il est défendu au solitaire de rompre le silence. »
Après qu’il eut écouté ces paroles des monobites à l’âme contemplative, Râma se tint là debout, six nuits, gardant avec Lakshmana le sacrifice de l’anachorète, l’arc en main, sans dormir et sans faire un mouvement, immobile, comme un tronc d’arbre, impatient de voir la nuée des rakshasas abattre son vol sur l’ermitage.
Ensuite, quand le cours du temps eut amené le sixième jour, ces fidèles observateurs des vœux, les magnanimes anachorètes dressèrent l’autel sur sa base. — Déjà, accompagné des hymnes, arrosé de beurre clarifié, le sacrifice était célébré suivant les rites ; déjà la flamme se développait sur l’autel, où priait le contemplateur d’une