Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/147

Cette page a été validée par deux contributeurs.

épouses, je veux recevoir, entouré d’elles, ce digne sang de Raghou ! »

À ces mots, Soumantra de courir au gynæcée, où il tint ce langage : « Le roi vous mande auprès de lui, nobles dames ; venez là sans tarder ! » Il dit, et toutes ces femmes, apprenant de sa bouche l’ordre envoyé par leur époux, s’empressent d’aller voir le gémissant monarque.

Toutes ces dames, égales en nombre à la moitié de sept cents, toutes charmantes, toutes richement parées, vinrent donc visiter leur époux, qui se trouvait alors en compagnie de Kêkéyî.

Le monarque ensuite promena ses yeux sur toutes ses femmes, et les voyant arrivées toutes, sans exception : « Soumantra, fit-il, adressant la parole au noble portier, conduis mon fils vers moi sans délai ! »

Du plus loin qu’il vit Râma s’avancer, les mains jointes, le roi s’élança du trône où il était assis, environné de ses femmes : « Viens, Râma ! viens, mon fils ! » s’écria le monarque affligé, qui s’en alla vite à lui pour l’embrasser ; mais, dans le trouble de son émotion, il tomba avant même qu’il fût arrivé jusqu’à son fils. Râma, vivement touché, accourut vers le roi qui s’affaissait, et le reçut dans ses bras qu’il n’était pas encore tombé tout à fait sur la terre ; puis, avec une âme palpitante d’émotion, il releva doucement son père ; et, secondé par Lakshmana, aidé même par Sîtâ, il remit le monarque évanoui dans son trône. Ensuite, le voilà qui s’empresse de rafraîchir avec un éventail le visage du roi sans connaissance.

Alors toutes les femmes remplirent de cris tout le palais du roi ; mais, au bout d’un instant, il revint à la connaissance ; et Râma, joignant ses mains, dit au monarque, plongé dans une mer de tristesse :