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brelle et du chasse-mouche. Un cri de « Halâ ! halâ ! » s’éleva immense, et le cœur de tous se dilata, quand on vit s’avancer dans son char ce Râma, le plus noble des hommes qui possèdent un char.

Il s’avançait lentement et répondait à ces foules d’hommes par des saluts, distinguant chacun d’eux avec un mot, un sourire, un coup d’œil, un mouvement du front, un geste de la main.

Les épouses mêmes des habitants, accourues à leurs fenêtres, contemplaient cette marche de Râma et vantaient ses vertus, qui tenaient leur âme enchaînée avec un lien d’amour.

« Râma, disaient les unes, suivra le chemin dans lequel ont marché ses aïeux et même avant eux ses vénérables ancêtres, car il possède un nombre infini de vertus. Ainsi que son aïeul et son père nous ont gouvernés, ainsi nous gouvernera-t-il, et même beaucoup mieux, sans aucun doute. Loin de nous aujourd’hui le boire et le manger ! loin de nous aujourd’hui toute jouissance des choses aimées, tant qu’il n’aura pas obtenu d’être associé à la couronne ! »

« Oh ! disaient les autres, il n’existe pour nous aucune chose préférable au sacre du vaillant Râma : il nous est même plus cher que la vie ! Que la reine Kâauçalyâ se réjouisse de voir en toi son fils, et que Sitâ monte avec toi, noble enfant de Raghou, au sommet de la plus haute fortune ! Quand le don paternel t’aura mis sur le front cette couronne désirée, vis, Râma, une longue vie, assis dans le plaisir sur tes ennemis vaincus ! »

Tandis que le beau jeune homme poursuivait sa marche vers le palais du monarque, son oreille était frappée de ces discours et par différentes autres acclamations flat-