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sans lui, il ne se livrait pas au plaisir un seul instant même. Râma s’en allait-il, soit à la chasse, soit ailleurs, aussitôt, prenant son arc, le dévoué Lakshmana y marchait avec lui et suivait ses pas.

Autant Lakshmana était dévoué à Râma, autant Çatroughna l’était à Bharata ; celui-ci était plus cher à celui-ci et celui-ci à celui-là que le souffle même de la vie.

Joie de son père, attirant les regards au milieu de ses frères comme un drapeau, Râma était immensément aimé de tous les sujets pour ses qualités naturelles : aussi, comme il savait se concilier par ses vertus l’affection des mortels, lui avait-on donné ce nom de RAMA, c’est-à-dire, l’homme qui plaît, ou qui se fait aimer.

Un grand saint, nommé Viçvâmitra, vint dans la ville d’Ayaudhyâ, conduit par le besoin d’y voir le souverain.

Des rakshasas, enivrés de leur force, de leur courage, de leur science dans la magie, interrompaient sans cesse le sacrifice de cet homme sage et dévoué à l’amour de ses devoirs : aussi l’anachorète, qui ne pouvait sans obstacle mener à fin la cérémonie, désirait-il voir le monarque, afin de lui demander protection contre les perturbateurs de son pieux sacrifice.

« Prince, lui dit-il, si tu veux obtenir de la gloire et soutenir la justice, ou si tu as foi en mes paroles, prouve-le en m’accordant un seul homme, ton Râma. La dixième nuit me verra célébrer ce grand sacrifice, où les rakshasas tomberont, immolés par un exploit merveilleux de ton fils. »