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Arrivé dans la rue du roi, Soumantra fendit les ondes arrêtées là du peuple et recueillit dans sa route les paroles échangées des conversations, qui toutes se rattachaient aux louanges de Râma.

« Aujourd’hui Râma, disaient-ils, va recevoir l’hérédité du royaume, suivant les ordres mêmes de son père. Oh ! quelle grande fête aujourd’hui l’on va donner pour nous dans la ville ! Ce héros doux, maître de lui-même, bon pour les habitants de la ville, et qui trouve son plaisir dans le bonheur de toutes les créatures, Râma, sans aucun doute, sera aujourd’hui même notre prince de la jeunesse. Oh ! combien les faveurs du ciel pleuvent aujourd’hui sur nous, puisque Râma, qui est l’amour des hommes vertueux, va désormais nous protéger, comme un père défend les fils qui sont nés de sa chair ! »

Telles étaient les paroles que, de tous les côtés, Soumantra entendait sortir de cette foule épaisse, tandis qu’il s’en allait chez Râma, d’une marche pressée, afin de le ramener au palais de son père.

Descendu en face de cette maison, où régnait une vaste abondance, l’illustre cocher fut saisi de plaisir et de joie à la vue des ornements luxueux qui décoraient ce palais, tout émaillé de pierreries, comme celui du céleste époux qui mérita le choix de la belle Çatçhî.

Il vit le pas de ses portes couvert par une multitude officielle de poëtes, de bardes, de chanteurs et de panégyristes, qui, attachés à sa maison pour ramener agréablement le sommeil ou le réveil sur ses paupières, célébraient à l’envi les vertus de sa royale personne.

Quand il eut traversé dans ce riche palais six enceintes, dont les foules pressées des hommes remplissaient l’étendue, il pénétra dans la septième, parfaitement distribuée.