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conjonction avec l’astérisme Poushya, on avait disposé en vue de Râma toutes les choses nécessaires à la cérémonie d’un sacre. On avait préparé un trône d’or, éblouissant, magnifiquement orné, sur lequel s’étalait une peau, riche dépouille du roi des quadrupèdes. On avait apporté de l’eau puisée au confluent du Gange et de l’Yamounâ ; on avait apporté de l’eau prise dans les autres fleuves sacrés, qui tournent le front, soit à l’orient, soit à l’occident, ou qui serpentent dans un canal tout à fait sinueux. On avait apporté même de l’eau recueillie dans toutes les mers.

Les urnes, pleines de ces ondes, étaient d’or massif ; autour de leurs flancs, on avait tressé en guirlandes les jeunes pousses des arbres qui se plaisent au bord des eaux, mêlées aux fleurs des nymphéas et des lotus. Des limons, des grenades, du beurre clarifié, du miel, du lait, du caillé, de la vase même et de l’eau, envoyés des plus saints tirthas, s’y mêlaient à toutes les choses distinguées par une influence heureuse.

On avait également préparé en vue de Râma un sceptre, somptueusement orné de joyaux et d’un éclat aussi pur que les rayons de la lune, un chasse-mouche, un magnifique éventail, décoré avec une radieuse guirlande et tel que le disque en son plein de l’astre des nuits. On avait encore exécuté pour l’assomption de Râma au trône paternel un vaste parasol, emblème de royauté. Là étaient réunis un taureau blanc, un cheval au blanc pelage, un éléphant de choix, superbe et dans l’ivresse du rut, huit belles jeunes filles, sur la personne desquelles resplendissaient les plus riches parures, des poètes laudateurs, vêtus d’un opulent costume, et toutes les espèces d’instruments, qui servent à la musique.