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joie, les princesses conçurent des fruits beaux et resplendissants à l’égal du soleil ou du feu sacré.

De ces femmes naquirent quatre fils, d’une beauté céleste et d’une splendeur infinie : Râma, Lakshmana, Çatroughna et Bharata.

Kâauçalyâ mit au monde Râma, l’aîné par sa naissance, le premier par ses vertus, sa beauté, sa force nonpareille et même l’égal de Vishnou par son courage.

De même, Soumitrâ donna le jour à deux fils, Lakshmana et Çatroughna : inébranlables pour le dévouement et grands par la force, ils cédaient néanmoins à Râma pour les qualités.

Vishnou avait formé ces jumeaux avec une quatrième portion de lui-même : celui-ci était né d’une moitié, et celui-là d’une autre moitié du quart.

Le fils de Kêkéyi se nommait Bharata : homme juste, magnanime, vanté pour sa vigueur et sa force, il avait l’énergie de la vérité.

Ces princes, doués tous d’une âme ardente, habiles à manier de grands arcs, dévoués à l’exercice des vertus, comblaient ainsi les vœux du roi leur père ; et Daçaratha, entouré de ces quatre fils éminents, goûtait au milieu d’eux une joie suprême, comme Brahma, environné par les Dieux.

Depuis l’enfance, Lakshmana s’était voué d’une ardente amitié à Râma, l’amour des créatures : en retour, ce jeune frère, de qui l’aide servit puissamment à la prospérité de son frère aîné, ce juste, ce fortuné, ce victorieux Lakshmana était plus cher que la vie même à Râma, le destructeur invincible de ses ennemis.

Celui-ci ne mangeait pas sans lui son repas ordinaire, il ne touchait pas sans lui à quelque mets plus délicat ;