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formes des palais, sur les bazars des trafiquants, où sont amoncelées toutes les sortes infinies des marchandises, sur les splendides hôtels des riches pères de famille, sur toutes les maisons destinées à réunir des assemblées, sur les plus majestueux des arbres, flottent dressés les étendards et les banderoles de couleurs variées. De tous les côtés on entend les troupes des danseurs, des comédiens et des chanteurs, dont les voix se modulent pour le délicieux plaisir de l’âme et des oreilles.

Quand fut arrivé le jour du sacre, les hommes s’entretenaient, assis dans les cours ou dans leurs maisons, de conversations qui roulaient toutes sur les éloges de Râma ; et, de tous côtés, les enfants mêmes, qui s’amusaient devant les portes des maisons, désertant le jeu, s’entretenaient aussi de conversations, qui roulaient toutes sur les éloges de Râma. Pour fêter le sacre du jeune prince, les citadins avaient brillamment décoré, parfumé de la résine embaumée de l’encens, paré de fleurs et de présents la rue royale ; et, par une sage prévoyance contre l’arrivée de la nuit, afin de ramener le jour dans les ténèbres, ils avaient planté au long des rues dans toute la ville des arbres d’illuminations.

Dans ce temps, une suivante de Kêkéyî, sa parente éloignée, qui l’avait emmenée avec elle dans Ayodhyâ, monta d’elle-même sur la plate-forme du palais ; et là, promenant ses yeux, elle vit la rue du roi brillamment décorée, la ville pavoisée de grands étendards, ses voies remplies d’un peuple nombreux et rassasié.

À cet aspect de la cité riante et pleine de monde en habits de fête, elle s’approcha d’une nourrice placée non loin d’elle, et fît cette demande : « D’où vient aujourd’hui cette joie extrême des habitants ? Dis-le moi ! Quelle