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Quelle est la puissance de ces Râkshasas ? Quel est leur père ? Qui sont-ils ?

13. Quelles sont leurs ressources ? Quels sont leurs chefs, ô taureau des Munis ? Et comment Râma pourrait-il entreprendre (quelque chose) contre ces Râkshasas ?

14. Mes troupes, ô Brahmane, moi-même (que pourrons-nous) contre ces perfides ennemis ? Enseigne-moi tout (cela), ô Bienheureux, comment dans le combat,

15. Je pourrai résister à ces êtres méchants ; car les Râkshasas sont d’une force redoutable. À ce discours Viçvâmitra répondit :

16. Il est un Râkshasa, du nom de Râvana, descendant de la race de Pulastya. Grâce à une faveur de Brahmâ, il tourmente cruellement les trois mondes.

17. Vigoureux, énergique, entouré de nombreux Râkshasas, ô grand roi : tel est, dit-on, Râvana, le chef des Râkshasas.

18. Or, le frère de Vaiçravana, le puissant fils de l’ascète Viçravas, lorsqu’il n’apporte point personnellement d’obstacles au sacrifice,

19. Envoie deux Râkshasas doués d’une grande force, Mârîca et Subâhu, pour l’empêcher.

20. À ces mots de l’ascète, le roi répliqua : Je ne saurais, dans le combat, résister à ce pervers.

21. Ô vertueux (ascète), fais-moi grâce au sujet de mon cher enfant, je suis peu favorisé du bonheur, et tu es ma divinité, mon Gourou.

22. Devas, Dânavas, Gandharvas, Yakshâs, Patagas, Pannagas, sont incapables de lutter contre Râvana, à plus forte raison les hommes.

23. Dans le combat, Râvana dépouille les vaillants de leur vaillance. Je ne saurais lui résister, non plus qu’à ses troupes,

24. Fussé-je, ô excellent Muni, accompagné de mes soldats et de mes fils. Comment donc ce bien-aimé (Râma), qui ressemble à un dieu, mais qui ne connaît point la science des combats,

25. Cet enfant, mon fils, ô Brahmane, comment pourrais-je te le livrer ? Et puis ils sont pareils à Kâla, sur le champ de bataille, les deux fils de Sunda et d’Upasunda ;

26. Ce sont eux qui font obstacle à ton sacrifice. Non, je ne te donnerai point mon bien-aimé. Mârîca, Subâhu sont pleins de force et d’expérience.

27. Chacun d’eux à part, j’irai le combattre, escorté de mes nombreux amis ; mais si cela ne se peut, je te supplie avec mes parents de recevoir mes excuses.