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12. Il était noir, vêtu d’habits rouges ; rouge était son visage, sa voix (résonnait comme) un tambour, ses poils luisants, sa barbe et sa chevelure étaient d’un lion.

13. Il était beau à voir avec les divins joyaux dont il était paré ; il était haut comme la cime d’un mont, fougueux comme un tigre en furie,

14. Semblable au soleil, d’un (éclat) égal à la flamme d’un brasier allumé. (Portant) un vase d’or affiné, au couvercle d’argent,

15. Rempli d’un lait céleste, il le serrait de ses deux bras, comme une femme aimée, de forme opulente, œuvre de l’illusion ;

16. Et jetant ses regards sur le roi Daçaratha, il lui dit cette parole : Sache que je suis un homme de Prajâpati, venu ici (sur son ordre), ô roi.

17. Le roi, faisant l’Anjali, lui répondit : Ô Bienheureux, sois le bienvenu. Que puis-je faire pour toi ?

18. Le messager de Prajâpati, répliqua : Ô roi, par les hommages que tu rends aujourd’hui aux Dieux tu as gagné ce

19. Vase de lait, ô tigre parmi les hommes, œuvre d’un dieu, (destiné) à te procurer de la progéniture ; prends (ce breuvage) fortuné, qui accroît la vigueur.

20. Offre-le à tes dignes épouses : Buvez, leur diras-tu. Elles te donneront les fils que tu réclames au moyen de (ce) sacrifice, ô prince.

21. Ainsi (sera-t-il fait), répondit le roi joyeux (en inclinant) la tête, et il prit le vase d’or rempli d’une liqueur céleste, qui lui était offert de la part d’un dieu.

22. Et saluant cet être merveilleux, admirable à voir, il tourna plusieurs fois autour de lui, plein de la plus vive allégresse, en le laissant à sa droite.

23. Daçaratha, en acquérant le breuvage composé par le dieu, ressentit l’extrême joie de l’indigent qui devient riche.

24. Cependant cet être prodigieux, soleil éblouissant, ayant accompli sa mission, disparut.

25. Le gynécée fut illuminé par l’éclat de la joie du prince, comme le ciel par les rayons de la charmante lune d’automne.

26. Daçaratha entra donc au gynécée et il dit à Kausalyâ : Prends ce breuvage ; il te procurera un fils.

27. Le chef des hommes offrit à Kausalyâ la moitié du breuvage ; il donna la moitié du reste à Sumitrâ, lui le souverain des hommes.

28. À Kaikeyî il distribua la moitié de ce qui restait, en vue de la progéniture. L’autre moitié de ce qui restait de ce breuvage, pareil à l’Amrĭta,