Page:Ramayana, trad. Roussel, tome 1.djvu/16

Cette page a été validée par deux contributeurs.

SARGA II


ORIGINE DU RÂMÂYANA


1. Lorsqu’il eut entendu ces paroles de Nârada, (Vâlmîki) doué d’éloquence et de vertu, accompagné de son disciple, rendit ses hommages au grand Muni.

2. Nârada, le divin Rǐshi, ayant reçu (de Vâlmîki) les honneurs auxquels il avait droit, lui demanda et obtint de se retirer, puis il s’en alla dans (les sphères) éthérées.

3. Aussitôt après son départ pour le Dévaloka, le Muni (Vâlmîki) se retira sur les bords de la Tamasâ, non loin de la Jâhnavî.

4. Parvenu sur la rive de la Tamasâ, l’ascète dit à son disciple qui se tenait à ses côtés, en considérant la netteté du Tirtha :

5. Admire, ô Bharadvâja, ce Tirtha exempt de souillures, à l’aspect ravissant, aux ondes paisibles comme le cœur de l’homme de bien.

6. Va chercher un vase d’eau, ô mon fils ; donne-moi mon habit d’écorce, je veux me plonger dans cet excellent Tirtha de la Tamasâ.

7. À ces paroles du magnanime ascète Vâlmîki, Bharadvâja, docile aux ordres de son Gourou, lui apporta son habit d’écorce.

8. L’ascète aux sens domptés, prenant des mains de son disciple son habit d’écorce, s’en alla par l’immense forêt, laissant ses regards errer de côté et d’autre.

9. Le Bienheureux aperçut, près de là, un couple de Krauncas à la voix douce, qui prenaient leurs ébats, sans nulle méfiance.

10. Un Nishâda qui était affermi dans le mal et ne vivait que de méfaits, tua le mâle de ce couple, sous les yeux de (Vâlmîki).

11. En le voyant les membres couverts de sang, étendu mort sur le sol, sa femelle jeta des cris lamentables.