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Quand M. Barnave, dans son dernier rapport, annonçoit comme une vérité dont il avoit des preuves, que les hommes de couleur du Port-au-Prince, à la nouvelle du décret du 15 mai, s’étaient assemblés, pour déclarer qu’ils renonçoient au bénéfices du décret ; l’assemblée a dû croire à son rapporteur et retirer le décret du 15 mai, puisqu’il paroissoit déplaire aux blancs et aux hommes de couleur.

Mais aujourd’hui que l’assemblée nationale n’ignore pas que c’est au contraire au Port-au-Prince où les hommes de couleur ont, de concert avec les blancs propriétaires, réclamé l’exécution du décret du 15 mai, elle doit ratifier le concordat, et en faire la base de son décret sur les colonies, avec d’autant plus de raison, 1.o que les arrêtés de l’assemblée coloniale y tendoient, comme à une mesure qui devoit sauver les colonies ; 2.o que ce concordat prouve que les hommes de couleur n’ont jamais repoussé le décret du 15 mai ; 3.o que la réunion qu’il a opérée des deux classes, a sauvé les parties de l’ouest et du sud des fléaux qui ont désolé celles du Cap.

M. Barnave, dans son rapport, présentoit à l’assemblée nationale la classe des hommes de couleur comme faisant une si petite partie de la population des colonies, qu’il ne falloit pas,