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Par ce récit fidèle, on voit combien les hommes de couleur ont été calomniés, quand ils ont été accusés de s’être rendus coupables de complicité avec les esclaves. Mais ces calomnies, comme je l’ai dit ailleurs, avoient pour but, à S.-Domingue de rendre nulle la force réprimante des hommes de couleur, et en France, d’arrêter la justice que l’assemblée nationale doit à une classe d’hommes qui fait la sûreté de la colonie.

On sait que c’est au Cap où la révolte a éclaté ; tout ce qui s’y étoit passé avant devoit la produire ; c’est au Cap où les hommes de couleur avoient été le plus complètement désarmés ; c’est au Cap où l’on avoit armé les esclaves contre les hommes de couleur ; c’est au Cap où il y avoit une si grande quantité de ces brigands d’Europe, si justement suspectés d’être les fauteurs de tous les genres de troubles ; c’est au Cap enfin où l’on avoit détruit le plus d’hommes de couleur, qui seuls pouvoient réprimer les soulèvemens d’esclaves.

On sait encore que dans les parties de l’ouest et du sud, où les hommes de couleur sont demeurés armés, on n’y a éprouvé aucun mouvement de la part des esclaves. On sait également, par les lettres de M. Blanchelande, que ce n’est que par le secours des hommes de cou-