du sud ont été fort tranquilles, et que les esclaves n’ont fait aucun mouvement ; donc les hommes de couleur n’ont pu se joindre à eux pour les faire soulever, comme l’avance M. Baillo ; et si les hommes de couleur s’étoient joints aux esclaves pour les faire soulever, comment ces mêmes esclaves auroient-ils été contenus ensuite par ces mêmes hommes de couleur ? Les esclaves se fussent-ils arrêtés à la volonté de ceux qui les avoient mis en mouvement ? n’auroient-ils pas suivis l’exemple de ceux du Cap ?
Voyons maintenant si les hommes de couleur pouvoient avoir quelqu’intérêt à faire soulever les esclaves, et à leur faire réclamer la liberté : non, sans doute, puisque, comme je l’ai dit, ils possèdent eux-mêmes le tiers des esclaves de la colonie. D’après ce fait, est-il présumable qu’ils ayent voulu s’exposer à perdre leur fortune ? Le désespoir, me dira-t-on, peut les avoir porté à ce crime. Mais le moment de l’arrivée du décret du 15 mai pouvoit-il être un moment de désespoir pour les hommes de couleur ? N’étoit-il pas au contraire celui où ils voyoient le terme de leurs longs malheurs ? Quoi ! les hommes de couleur auroient souffert depuis deux ans, avec résignation, toutes les cruautés qu’ils ont éprouvées des blancs, sans concevoir des pro-