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blient qu’ils en sont environnés ; ils brûlent en effigie l’évêque de Blois, sous les yeux de leurs esclaves, en disant que c’est parce qu’il prêche la liberté pour eux.

Par-tout les blancs montrent eux-mêmes une rébellion au pouvoir suprême de la nation ; par-tout ils écrivent en gros caractères les mots de vivre libre ou mourir : ils les répètent à l’envi, et les esclaves sont témoins de toutes ces choses.

Pouvoient-ils croire, ces imprudens colons, que des hommes qui vivent dans un véritable esclavage, entendroient toutes leurs paroles, et verroient tous leurs mouvemens, sans être tentés de vouloir les imiter ?

À toutes ces imprudences, les colons blancs en ajoutent encore une autre plus grande, celle de se priver de la seule force qui pourra contenir les esclaves. Ils recommencent leurs persécutions envers les hommes de couleur ; par-tout ils les poursuivent avec les plus violentes menaces ; par de nouvelles et scrupuleuses recherches, ils les ont complètement désarmés.

Les hommes de couleur, menacés de tous côtés, s’échappent pour fuir de nouveaux massacres ; et les esclaves, qui savent que ce sont les seules forces qu’on puisse leur opposer avec