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À peu près dans le même temps, une scène aussi sanglante que celle que vous venez de lire, se passa aux Cayes du fond. Environ 400 blancs vont saisir, sur son habitation M. Codere, officier du régiment du Port-au-Prince, le conduisent à la ville, et le massacrent impitoyablement : ils lui coupent ensuite la tête qu’ils promènent au bout d’une pique.

À ces récits affreux, qui coûtent autant à décrire qu’à être lus, on ne peut se persuader que des François en ayent été les auteurs.

Il n’est cependant que trop vrai que, depuis près de deux ans, les blancs de S.-Domingue donnent ce cruel et révoltant exemple à leurs esclaves qui en sont témoins. Faut-il s’étonner ensuite si ces hommes grossiers et avilis par l’esclavage, répètent ces scènes d’horreur dans leurs révoltes ?

Celle qui désole la colonie dans ce moment, ne se fût jamais manifestée avec cette violence, sans l’orgueil et la fausse politique des colons du Cap, au sujet du décret du 15 mai. Ce décret parvenu au Cap, quelques blancs se rassemblent tumultueusement, et se répandent dans les rues, vomissent des imprécations contre l’assemblée nationale : ils l’accusent hautement de vouloir donner la liberté aux esclaves, et ils ou-