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lités nécessaires pour être citoyen actif dans les colonies, étoit si vague, qu’il ne pouvoit que donner lieu à des querelles interminables entre les deux classes de citoyens libres.

Nous nous transportâmes chez M. Barnave, rapporteur du comité colonial, et nous lui fîmes observer qu’il étoit essentiel de désigner bien clairement, dans cet article 4, les personnes de couleur, soit en ajoutant au mot vague citoyen, celui de libre, ou, ce qui auroit été plus clair, tout citoyen quelle que soit sa couleur.

M. le rapporteur nous répondit que l’assemblée ne connoissant aucune distinction, moins encore celle d’esclaves et de couleur, ne pouvoit se servir de termes qui désignassent qu’elle en reconnoissoit. Enfin, après avoir discuté long-temps, nous obtînmes de M. Barnave qu’il subsistueroit au mot citoyen de l’article 4, les mots toutes personnes.

Le décret du 8 mars et les instructions du 28, qui fixoit le mode des assemblées primaires et coloniales, furent envoyés dans les colonies pour y être exécutés.

À cette époque, les députés des colonies écrivirent qu’il falloit interpréter le mot toutes personnes de l’article 4, pour les blancs seulement, et que l’assemblée n’avoit pas entendu, par ces