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qui sont inséparables des nôtres, vous feront, sans doute, approuver toutes les mesures qui seront commandées par les circonstances, et nécessaires à cet effet.

D’autres lettres furent écrites à Saint-Domingue pour empêcher, plus que jamais, les hommes de couleur de se rassembler, afin de leur ôter tout moyen de faire connoître à leurs députés ici tout ce qu’ils éprouvoient ; toutes les lettres furent interceptées, et dès-lors il ne fut plus possible, non-seulement de rien recevoir de nos commettans, mais même ils ne purent se communiquer entr’eux à Saint-Domingue.

Cette politique des colons avoit bien ses vues ; elle empêchoit l’offre des 6 millions de se réaliser : ils sentoient que si les hommes de couleur avoient pu s’assembler paisiblement, ils auroient effectué ce don patriotique, et il eût déjoué toutes leurs menées, en même-temps qu’il eût prouvé combien plus qu’eux les hommes de couleur s’empressoient de venir au secours de l’état.

Cependant les hommes de couleur, poursuivis avec un acharnement sans exemple, attendoient avec résignation tout de la justice de l’assemblée nationale et du soin de leurs frères ; ils nous faisoient parvenir ici, avec des peines infinies, les détails de tout ce qu’ils souffroient ; et lorsque