Vers le milieu du mois de juillet, à mon arrivée à Versailles, je fus voir M. de la Luzerne, parce que je savois que M. le maréchal de Castries lui avoit envoyé les mémoires que je lui avois donné sur les réclamations des hommes de couleur, afin d’avoir son avis. Dès ma seconde visite à M. de la Luzerne, il me dit que les colons assemblés à l’hôtel de Massiac lui avoient dit qu’ils étoient disposés à tout accorder aux hommes de couleur ; qu’ils seroient bien aise de me voir : il me lut même une lettre de l’un d’eux à ce sujet. Je répondis que je ne connoissois que l’assemblée nationale qui pût avoir ce droit ; et je déclarai à M. de la Luzerne que je n’irois point à l’hôtel Massiac pour y porter mes réclamations. Je me retirai. Le lendemain, M. de la Luzerne m’envoya prier de passer chez lui. Je m’y rendis. Il me parla encore de l’hôtel Massiac. Ma réponse fut la même que la première. — Mais, me dit M. de la Luzerne, vous refuserez-vous à voir quelques-uns de ces messieurs chez moi, pour causer sur l’objet de vos réclamations ? — Je lui répondis que non. Deux jours après, nouveau message de M. de la Luzerne. Je m’y rendis, et je trouvai chez lui de ses secrétaires un M. Saint-Germain, colon, à ce qu’il me dit, et chargé, par l’hôtel de Massiac, de m’inviter à y aller ; que ces messieurs