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qu’ils vouloient faire, et comment elles devoient les seconder.

À l’arrivée de ces lettres à S.-Domingue, déjà les assemblées primaires se formoient, et les hommes de couleur propriétaires y avoient été appelés ; déjà plusieurs avoient nommés, dans la partie du sud, leurs députés, pour aller prendre part aux délibérations du comité de la ville des Cayes qui les y avoient invités ; enfin dans plusieurs paroisses de cette partie, les hommes de couleur avoient adressé aux blancs leurs justes réclamations, et les blancs commençoient à sentir que la justice, leurs intérêts et celui de la colonie exigeoient qu’on prît en considération les réclamations de ces hommes utiles.

Dans cet état de choses, on vit tout-à-coup paroître au petit Gonave, dans la partie de l’ouest, plusieurs blancs étrangers et sans possession dans les colonies. Le jour de leur arrivée, cinq personnes de couleur députés des différentes paroisses de cette ville, étoient venus présenter au comité de ce lieu une adresse pour réclamer leurs droits ; cette adresse avoit été rédigée par M. Ferrand, sénéchal du lieu et président du comité : c’étoit une preuve que les blancs alors n’étoient pas éloignés de rendre justice enfin à une classe