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triotisme, et qui dans la journée du 2 décembre avoient ourdi cette trame infernale.

« Je vous ai déjà dit avec quelle audace on a osé faire feu sur le délégué de la République française ; ce seroit ici le lieu de faire l’éloge du commissaire Sonthonax, resté seul dans la partie du Nord ; je me borne à dire, que c’est le sauveur de la Colonie. Trois jours après cette journée, on a embarqué les principaux factieux, ce qui paroissoit avoir mis le calme dans la ville ; il était réservé à sa justice de purger la Colonie des principaux chefs de cette faction, Léopardine, d’autant plus dangereuse que ses membres se disent patriotes pour mieux nous plonger le poignard dans le sein ; je crois que je ne resterai pas long-tems ici, c’est un abominable endroit, ils ne veulent pas se soumettre à la loi, les bruits de guerre les satisfait ; avec l’esprit d’indépendance, ils croient y toucher, mais il faut qu’ils fassent périr auparavant tous les citoyens de couleur, ils sont bien constans dans leurs projets ; maintenant que nous avons aidé à faire rentrer les nègres dans leur devoir, ils cherchent à les mettre contre nous, et tâchent de nous faire détruire par ces malheureux. Si la Convention veut conserver les Colonies,