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leur. La loi eût été exécutée, et la colonie, au lieu d’être devenue la proie des flammes, du brigandage et de la guerre civile, auroit joui d’une paix parfaite ; mais malheureusement ce n’étoit pas cet état que désiroient contre-révolutionnaires, les indépendans et les intrigans, à qui il falloit un grand désordre pour arriver à leur fin ; aussi ces deux partis se joignirent-ils, pour repousser le décret du 15 mai, ainsi que l’écrivit Blanchelande dans ce tems [1].

Il est essentiel d’observer, qu’après le décret du 15 mai, Barnave qui avoit si fortement gourmandé l’assemblée coloniale, et fait voter des remerciements aux agens du gouvernement dans la Colonie, disculpa ensuite lui-même cette assemblée coloniale, la fit absoudre par l’assemblée constituante, et fit autoriser ses membres à se rendre dans les Colonies ; ils profitèrent du pardon, et ces messieurs, sur-tout, s’empressèrent de se rendre dans la Colonie, pour empêcher par leurs intrigues, l’exécution du décret, s’il y parvenoit officiellement ; d’autres, restèrent auprès des Colons députés, pour, de concert avec eux, demander la révocation de ce même décret, pour

  1. Voyez les lettres de Blanchelande, dans le Moniteur, à cette époque.