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de premier ordre, une éducation raffinée, basée sur de nouveaux principes et de nouvelles méthodes, et où les jeunes filles doivent payer très cher pour perdre leur santé et développer leur vanité ; mais une de ces bonnes, vieilles, honnêtes pensions, où une quantité modérée de connaissances était fournie à un prix raisonnable, et où les parents pouvaient se débarrasser de leurs enfants et les laisser pêcher à leur guise quelques bribes d’instruction sans crainte de les voir tourner en prodiges. »

Naturellement, quand Cassandra quitta la pension, Jane retourna avec elle à Steventon, trop tôt pour avoir beaucoup profité de l’enseignement de la bonne Mme Latournelle.

Ce fut surtout à la maison paternelle que Jane développa son instruction. Elle y trouva un milieu raffiné où la conversation brillante, solide et spirituelle, était toujours conduite en une langue parfaitement correcte. Mr. Austen se rappelait avec plaisir ses succès à Oxford, il continuait à s’intéresser au mouvement littéraire de l’époque, et dirigeait lui-même les études de ses fils. L’aîné, James, était également un esprit cultivé, versé dans la littérature classique, et il paraît avoir exercé une influence heureuse sur sa sœur, en orientant sainement ses lectures. Les réparties piquantes de Mrs. Austen et de son quatrième fils Henry venaient égayer les entretiens trop sérieux. Il faut ajouter à ce petit groupe intellectuel Edward Cooper, un neveu de Mrs. Austen, hôte assidu de Steventon Rectory, et qui écrivit plus tard divers ouvrages religieux estimés.

Souvent, pendant que sa femme et ses filles raccommodaient les vêtements ou s’occupaient de travaux d’agrément, le recteur ou l’un de ses fils lisait à haute voix Shakespeare, Cowper, Crabbe et les livres à la mode. Les lettres de Jane nous apprennent que « tous étaient grands amateurs de romans et ne s’en cach