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derrière lesquelles j’entendais des voix. Une vieille femme ouvrit la porte : je lui demandai où demeurait Mme Lacombe (tel était le nouveau nom de Marthe) : « C’est au-dessus. » Je montai l’escalier dans le noir, trébuchant, me cognant, et mourant de crainte qu’il fût arrivé quelque malheur. Je frappai. C’est Marthe qui vint m’ouvrir. Je faillis lui sauter au cou, comme les gens qui se connaissent à peine, après avoir échappé au naufrage. Elle n’y eût rien compris. Sans doute me trouva-t-elle l’air égaré, car, avant toute chose, je lui demandai pourquoi « il y avait le feu ».

— C’est qu’en vous attendant j’avais fait dans la cheminée du salon un feu de bois d’olivier, à la lueur duquel je lisais.


En entrant dans la petite chambre qui lui servait de salon, peu encombrée de meubles, et que, les tentures, les gros