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des paroles de Marthe, il me fallut faire un effort pour continuer de marcher sur le boulevard d’un pas tranquille qui maintenant ne s’accordait plus avec le rythme de mon cœur.

Cette obligation d’accompagner Marthe m’apparut comme une malchance. Il fallait donc l’aider à choisir une chambre pour elle et un autre ! Puis, j’entrevis le moyen de choisir une chambre pour Marthe et pour moi.

J’oubliais si vite son fiancé, qu’au bout d’un quart d’heure de marche, on m’aurait surpris en me rappelant que, dans cette chambre, un autre dormirait auprès d’elle.

Son fiancé goûtait le style Louis XV.

Le mauvais goût de Marthe était autre ; elle aurait plutôt versé dans le japonais. Il me fallut donc les combattre tous deux. C’était à qui jouerait le plus vite. Au moindre mot de Marthe, devinant ce qui la tentait, il me fallait lui désigner le contraire, qui ne me plai-