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Avec lui tout me devenait plaisir et moi qui, seul, ne pouvais avancer d’un pas, j’aimais faire à pied, deux fois par jour, le trajet qui sépare Henri IV de la gare de la Bastille, où nous prenions notre train.

Trois ans passèrent ainsi, sans autre amitié, et sans autre espoir que les polissonneries du jeudi, — avec les petites filles que les parents de mon ami nous fournissaient innocemment, invitant ensemble à goûter les amis de leur fils et les amies de leur fille, — menues faveurs que nous dérobions, et qu’elles nous dérobaient, sous prétexte de jeux à gages.