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LE DIABLE AU CORPS, roman par Raymond Radiguet.

Un volume in-16 double-couronne. Prix. . 6 fr. 75

(Bernard Grasset, éditeur.)


LE DIABLE AU CORPS, c’est l’histoire d’un enfant qui se voit aux prises avec une aventure d’homme et s’analyse sur place. C’est l’impudeur charmante de l’enfance et tous ses mécanismes secrets montrés au grand jour par un Maître de dix-sept ans.

C’est aussi la guerre vue par des yeux d’enfant et, de ce seul point de vue, le livre de Raymond Radiguet paraît mériter une place dans la littérature contemporaine.

Mais, il y a plus, il semble vraiment que ce soit le premier roman d’une génération puisque, aussi bien, on appellera vraisemblablement dans l’avenir : “ génération de la guerre ”, non pas la génération qui l’a faite, mais la génération qui en a reçu l’empreinte à l’âge où les sensibilités se dessinent et où les caractères se forment, empreinte obscure et non raisonnée, la seule vraisemblablement qui compte et qui reste.

LE DIABLE AU CORPS va peut-être scandaliser bien des gens. L’auteur le prévoit, puisque, au début même de son roman, dans une sorte d’introduction fort belle qui l’inaugure, on peut lire cette phrase :

“ Que ceux qui déjà m’en veulent, se représentent ce que fut la guerre pour tant de très jeunes garçons : Quatre ans de vacances. ”

Les écrivains auxquels appartiendra de juger ce livre devront donc se dépouiller, s’ils veulent être justes de la “ sensibilité de guerre ” qui ne doit pas peser sur le jugement d’une œuvre qui lui survivra.