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La seule fois que j’aperçus Jacques, ce fut quelques mois après. Sachant que mon père possédait des aquarelles de Marthe, il désirait les connaître. Nous sommes toujours avides de surprendre ce qui touche aux êtres que nous aimons. Je voulus voir l’homme auquel Marthe avait accordé sa main.

Retenant mon souffle et marchant sur la pointe des pieds, je me dirigeais vers la porte entr’ouverte. J’arrivais juste pour entendre :

— Ma femme est morte en l’appelant. Pauvre petit ! N’est-ce pas ma seule raison de vivre.

En voyant ce veuf si digne et domi-