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Depuis quelques jours, aucune lettre ne me parvenait. Un des rares après-midi où il tomba de la neige, mes frères me remirent un message du petit Grangier. C’était une lettre glaciale de Mme Grangier. Elle me priait de venir au plus vite. Que pouvait-elle me vouloir ? La chance d’être en contact, même indirect, avec Marthe, étouffa mes inquiétudes. J’imaginais Mme Grangier m’interdisant de revoir sa fille, de correspondre avec elle, et moi, l’écoutant, tête basse, comme un mauvais élève. Incapable d’éclater, de me mettre en colère, aucun geste ne