Page:Radiguet - Le Diable au corps, Grasset, 1923.djvu/197

Cette page a été validée par deux contributeurs.



Mon père commençait à s’effrayer. Mais ayant toujours pris ma défense contre sa sœur et ma mère, il ne voulait pas avoir l’air de se rétracter, et c’est sans rien leur en dire qu’il se ralliait à elles. Avec moi, il se déclarait prêt à tout pour me séparer de Marthe. Il préviendrait ses parents, son mari… Le lendemain, il me laissait libre.

Je devinais ses faiblesses. J’en profitais. J’osais répondre. Je l’accablais dans le même sens que ma mère et ma tante, lui reprochant de mettre trop tard en œuvre son autorité. N’avait-il pas voulu que je connusse Marthe ?